Médecine

“La philosophie guérira la science, et la science guérira la vie.”

«J’avais très tôt reconnu que l’empirisme était le sol sur lequel il fallait se tenir et à partir duquel il fallait procéder. Je considérais la philosophie comme le deuxième élément, sans lequel ce sol ne pouvait être ni vraiment cultivé ni planté, et pouvait tout au plus servir de pâturage à un esprit peu ambitieux.»

Troxler, Conférences sur la philosophie, 9ème conférence

L’activité professionnelle de M. Troxler en tant que médecint

Troxler, âgé alors de 19 ans, a apparemment mûri sa décision d’étudier la médecine à Iéna alors qu’il exerçait encore ses activités politico-diplomatiques. Dans son fragment autobiographique, il écrit rétrospectivement : «Malgré toute mon efficacité apparente, je ressentais un vide intérieur et la honte d’être encore si jeune et pas assez mûr pour aider à gouverner et à influer sur le destin d’un peuple. Le désir d’étudier et d’éduquer s’est à nouveau éveillé en moi, tandis que l’arbitraire et l’hypocrisie, ainsi que les hésitations propres au monde diplomatique et politique, commençaient à susciter en moi horreur et dégoût. À cette époque également, j’apercevais déjà d’un regard vague mais certain le retour de la vieille aristocratie (…). Je suis rentré chez moi et j’ai surpris ma famille en déclarant que je voulais étudier la philosophie, les sciences naturelles et la médecine dans une université allemande. Mon bon génie (…) m’a conduit à Iéna. Je reconnais dans cette décision le fruit de la volonté d’une providence particulière, car aujourd’hui encore je ne pourrais pas me prononcer de manière définitive sur les raisons de cette décision. J’avais maintenant presque 20 ans et j’avais déjà vécu tant de choses. En voyageant avec mon ami, je visitai d’abord Strasbourg et Francfort, pour moi des métropoles, et je suis arrivé à Iéna en automne 1799, dans la maison de l’ancien conseiller à la cour Nicolai. Comme on le sait, le véritable épanouissement de la vie intellectuelle de cette région (…) a eu lieu à cette époque-là.»

Le parcours universitaire de Troxler s’est ensuite déroulé en deux étapes:
1) Etudes de médecine, complétées par des études en sciences et en philosophie à l’Université d’Iéna, conclues en 1803 par une thèse en ophtalmologie rédigée en latin sous la direction de son professeur Karl Himly (1772 – 1837), qu’il a ensuite suivi pendant une année supplémentaire à Göttingen.
2) De 1804 à 1809, formation complémentaire de médecin généraliste auprès de Johann Malfatti (1775 – 1854) à Vienne, célèbre médecin de l’époque et également porté sur la philosophie de la nature de Schelling ; c’est lui qui a introduit Troxler dans la société viennoise et lui a fait connaître, entre autres, Beethoven.

La carrière médicale de Troxler a commencé sous de bons auspices. Ses premières activités pratiques à Beromünster 1805-1806 et à Vienne 1806-1809, ses premières publications scientifiques, mais aussi sa critique acerbe et impitoyable du système sanitaire lucernois l’ont rendu très tôt célèbre et lui ont valu des prix, des distinctions et même des nominations à des universités allemandes. Si, en revanche, on observe la suite de la vie de Troxler, il devient évident que la pratique de la médecine se transformait de plus en plus en un fardeau pour lui. Dans ses lettres à ses amis, il se plaignait sans cesse et sans ambiguïté de la pénibilité de cette profession, de l’agitation et du manque de liberté pour le travail scientifique. Avec la mort de ses deux enfants aînés, qui lui étaient si chers, des décès qu’il associait à l’exercice de sa pratique médicale, mûrit en lui la décision de changer de profession et de se tourner vers un un nouveau destin, celui de pédagogue et d’enseignant.

Mais malgré ce changement, Troxler resta un médecin recherché, souvent appelé de loin, même pendant toutes les années dédiées pour l’essentiel à des activités pédagogiques et philosophiques, et jusqu’à bien après sa retraite de l’Université de Berne ; ainsi il fut appelé au chevet de Pestalozzi mourant, en 1827, et un an plus tard il se trouvait à celui de sa mère à Beromünster. Et il s’occupa de son ami et compagnon d’armes, le conseiller fédéral Henry Druey, depuis son domicile de Aarau jusqu’à sa mort alors qu’il avait plus de 70 ans. Le nombre de ses publications dans les domaines de la médecine, de l’histoire médicale et de la santé publique n’avaient en rien diminué dans la dernière partie de sa vie, pourtant consacrée à l’enseignement de la philosophie. Pendant ses études et la période qui suivit, il a traité de sujets liés à l’ophtalmologie et à des questions générales portant sur la nature humaine dans un contexte médical. Au milieu de sa vie – dans les “Archiv der Medizin, Chirurgie und Pharmazie” (Archives de médecine, de chirurgie et de pharmacie), qu’il a coéditées – il a écrit des essais sur des sujets médicaux et de politique sanitaire et, pendant la seconde moitié de sa vie, ce furent principalement des questions socio-médicales, d’histoire médicale et de santé publique qui l’occupèrent.

À l’époque où il exerçait la médecine à plein temps, Troxler fut un médecin à l’engagement exemplaire, mais il n’a presque jamais travaillé exclusivement comme médecin. Ne pas se limiter à un seul domaine et n’être actif que dans ce domaine sont les signes distinctifs de son parcours, ce qui n’était d’ailleurs pas inhabituel pour des hommes de sa stature à l’époque [1]. Pendant les deux décennies qu’il a passées comme enseignant et comme médecin, il s’est toujours plongé dans d’intenses recherches philosophiques, commencées lorsqu’il était étudiant de Schelling et Hegel à Iéna. Il a écrit ses premiers ouvrages philosophiques entre le milieu et à la fin de la vingtaine et a publié sa première étude complète sur l’homme, «Blicke in das Wesen des Menschen» (Regards dans l’essence de l’homme”), à l’âge de 32 ans. Son activité médicale a été en outre accompagnée, et parfois interrompue par des initiatives politiques, qui l’ont mis en danger, lui et sa famille, mais aussi par des événements de politique extérieure à propos desquels il s’était senti obligé d’agir (intervention politique à Lucerne en 1814, voyage au Congrès de Vienne en 1815). ). A côté de ses activités médicales, il eut également une activité journalistique très active dans le domaine politico-culturel, avec sa revue le “Musée suisse” (1816), une activité qu’il a également développée au cours des deux décennies plutôt consacrées à la médecine.

On peut dire que ses études et la pratique de la médecine ont donné à Troxler une connaissance approfondie des parties essentielles de l’être humain : le corps, la “chair”, l’âme et l’esprit. Les processus de la vie, la nature de la santé et de la maladie, les principes de base de la guérison sont devenus des questions de plus en plus pressantes pour lui. En tant que médecin, il a aussi vécu, à côté de nombreux succès, une profonde impuissance lorsqu’il s’est heurté à un destin inexorable, par exemple la mort de ses propres enfants.

La pratique de médecin de campagne a assuré à Troxler des moyens financiers suffisants, aptes à lui permettre d’entretenir sa famille nombreuse. Son passage à l’enseignement a entraîné des pertes économiques et, plus tard, du moins jusqu’à la nomination de Troxler à l’Université de Berne, son travail de médecin a contribué à compléter les revenus tirés d’un enseignement peu lucratif et, pour des raisons politiques, peu sûr.

Système de Troxler de la quadruplicité (tétractys) de l’être humain

Aphorismen Troxlers zu Gesundheit und Krankheit

Stichworte zu Troxlers medizinischem Wirken

Ausführliches zu Troxlers medizinischem Wirken findet sich in der Monographie von Peter Heusser, Der Schweizer Arzt und Philosoph I. P. V. Troxler (1780 – 1866). Seine philosophische Anthropologie und Medizintheorie, Diss. med. Basel 1983. Die hier angegebenen Stichworte sind zum Teil den Kapitelüberschriften dieser grundlegenden Studie entnommen.

Troxlers Welt- und Menschenbild / Gliederung des Menschen als Tetraktys / Begriff des Organismus / Mensch und Natur / Krankheitsbegriff / Krankheitseinteilungen / Ophthalmologie / Kretinismus / Sozial- und Präventivmedizinisches / Medizinalpolititsches / Entwurf eines Systems der Medizin / Medizin als Kunst / Erkenntnisproblem / Verhältnis von sinnlicher zu übersinnlicher Erkenntnis / Anthroposophie und Medizin / Medizinhistorische Bedeutung Troxlers.

Troxlers medizinische, sozialmedizinische und medizinalpolitische Schriften in chronologischer Folge

Dissertatio Inauguralis Medica Sistens Primas Lineas Theoriae Inflammationis Suppurationis et Gangraenescentiae, Jena 1803 (26 Seiten).

Sollemnia Inauguralia Insunt Variae Lectiones in Q. Serenum Samonicum ex Nicolai Marscali enchiridio excerptae, Jena 1803 (8 Seiten).

Prüfung der bisherigen Lehre über die Bewegung der Iris, mit einer neuen Ansicht ihrer Bewegung, in: Ophthalmologische Bibliothek, hg. von K. Himly und J.A. Schmidt, Band 1, 2. Stück, Jena 1803.

Ideen zur Grundlage der Nosologie und Therapie, Jena 1803 (172 Seiten).

Über das Verschwinden gegebener Gegenstände innerhalb unseres Gesichtskreises, in: Ophthalmologische Bibliothek, hg. von K. Himly und A. Schmidt, Band 2, 2. Stück, Jena 1804.

Präliminarien zur physiologischen Optik, in: Ophthalmologische Bibliothek, hg. von K. Himly und A. Schmidt, Band 2, 2. und 3. Stück, Jena 1804.

Effloreszenz des Auges, in: Ophthalmologische Bibliothek, hg. von K. Himly und A. Schmidt, Band 2, 2. Stück, Jena 1804.

Versuche in der organischen Physik, Jena 1804 (525 Seiten).

Grundriss der Theorie der Medizin, Wien 1805 (395 Seiten).

Einige Worte über die grassirende Krankheit und Arzneikunde im Kanton Luzern, Zug 1806 (36 Seiten).

Noch etwas als Folge einiger Worte über die grassirende Krankheit und Heilkunst im Kanton Luzern, o.O. (62 Seiten).

Über das Leben und sein Problem, Göttingen 1807 (40 Seiten).

Über die Frage: warum sehen wir mit zwei Augen die Gegenstände nicht doppelt?, in: Ophthalmologische Bibliothek, hg. von K. Himly und A. Schmidt, Band 3, 3. Stück, Jena 1807.

Über das Schielen und Doppeltsehen, oder die Polarität des Gesichts, in: Ophthalmologische Bibliothek, hg. von K. Himly und A. Schmidt, Band 3, 3. Stück, Jena 1807.

Archiv der Medizin, Chirurgie und Pharmazie, 1. Heft, Aarau 1816. Darin u.a.: Geschichte einer im Entstehen geheilten Vesanie, S. 10–32; Erfahrungen und Bemerkungen über das Blei als Arzneimittel innerlich angewendet, S. 33–55; Rabdomantische Sensibilität, S. 56–66; Etwas über Hydrophobie und das dagegen empfohlene Aderlassen, S. 153–163; Surrogate, S. 164–173; Aftermedizin, S. 303–318; Das Mennesiren oder die geistliche Quacksalberei unserer Zeit, S. 319–327.

Archiv der Medizin, Chirurgie und Pharmazie, 2. Heft, Aarau 1816. Darin u.a.: Erinnerungen und Bemerkungen über Behandlung und Unterricht von Taubstummen, S. 3–38; Ein Beitrag zur Geschichte und Wissenschaft der Naturentwickelung im menschlichen Geschlecht, S. 39–52; Eine Erfahrung über Einwirkung des im Milzbrande sich entwickelnden Giftes auf die menschliche Natur, S. 85–96; Über den Nutzen des Schwefels in chronischen Brustübeln, S. 97–112; Zerreissung des Krummdarms durch den Hufschlag eines Pferdes ohne irgend eine Spur von äusserer Verletzung, S. 113–126.

Archiv der Medizin, Chirurgie und Pharmazie, 3. Heft, Aarau 1817. Darin: Über Kretinismus, S. –-61.

Archiv der Medizin, Chirurgie und Pharmazie, 4. Heft, Aarau 1817. Darin: Über Kretinismus (Fortsetzung), S. 3–167.

Der Kretinismus und seine Formen als endemische Menschenentartung, in unserm Vaterlande. Ein Vortrag gehalten in der Versammlung schweizerischer Naturforscher zu St. Gallen am 27. Juli 1830, in: Denkschriften der allgemeinen Schweizerischen Gesellschaft für die gesamten Naturwissenschaften, Band 1, 2. Abteilung, Zürich 1833, S. 175–199.

Vorwort zu: J. J. Guggenbühl, der Alpenstich endemisch im Hochgebirge der Schweiz und seine Verbreitungen, Zürich 1838.

Umrisse zur Entwicklungsgeschichte der vaterländischen Natur- und Lebenskunde, der besten Quelle für das Studium und die Praxis der Medizin, St. Gallen 1839 (63 Seiten).

Die Kretinenanstalt von Dr. Guggenbühl auf dem Abendberg. Lithografischer Druck, 1841 (8 Seiten).

Die Armé de Diu in Greierz. Eine Abart von Crétins, in: Schweizerische Zeitschrift für Medicin, Chirurgie und Geburtshülfe, Nr. 2, 1842.

Einführung zu: J. J. Guggenbühl, L’Abendberg, établissement pour la guérison et l’éducation des enfants crétins à Interlachen, Canton de Berne, Fribourg 1844.

Der Kretinismus in der Wissenschaft. Ein Sendschreiben an Herrn Dr. Maffei, Verfasser der Untersuchungen über den Kretinismus in den norischen Alpen, Zürich 1844 (32 Seiten).

Die Ärzte und die Kantonspatente im schweizerischen Bundesstaat. Skizzen zur Reform des Sanitäts- und Medizinalwesens, Bern 1850.

Letter from Professor Troxler of Berne to Dr. Guggenbühl, August 1845, in: Samuel Robert Louis Gaussen, The Wonders of the Abendberg, Bern 1857.

Zu Troxlers Medizintheorie und Tätigkeit als Arzt

Heusser Peter, Der Schweizer Arzt und Philosoph I. P. V. Troxler (1780 – 1866). Seine philosophische Anthropologie und Medizintheorie, Diss. med. Basel 1983.

Heusser Peter, Anthroposophie und die Universität Bern. Zur Aktualität des Hygiogenesebegriffs bei I. P. V. Troxler und R. Steiner, in: Peter Heusser (Hg.), Akademische Forschung in der Anthroposophischen Medizin. Beispiel Hygiogenese: Natur- und geisteswissenschaftliche Zugänge zur Selbstheilungskraft des Menschen, Bern 1999.

Jenzer Hans, Der Arzt Ignaz Paul Vital Troxler. Referat an der Troxlertagung in Bern vom 16.12.1967, Akten der Troxlertagungen in Bern, in: Emil Spiess, Bibliografie Troxler, Band 37, Glarus 1967.

Kuhn Roland, Diskussionsbeitrag an der Tagung des Kuratorium Troxler vom 14.10.1967, in: Akten der Troxlertagungen in Bern, in: Emil Spiess, Bibliografie Troxler, Band 37, Glarus 1967.

Meeks-Lang Monika, Ignaz Paul Vital Troxlers Vorlesung über Magnetismus und Somnambulismus, Bern 1844. Diss. Medizinische Fakultät der Universität Bern, 2012.

[1] Schiller z.B. war Mediziner, Dichter und lehrte in Jena als Historiker; Goethe war Jurist und hoher Verwaltungsbeamter bzw. Minister, Theaterintendant und Naturforscher; Troxlers Freund Varnhagen studierte Medizin und dichtete, bevor er in den Freiheitskriegen als Militär und Berichterstatter teilnahm und dann Diplomat wurde; Schleiermacher, bei dem Varnhagen in Halle studierte, begann als Chemiker und Apotheker, bevor er seine epochale Platonübersetzung verfasste und dann Theologieprofessor wurde; Achim von Arnim, der Dichter und Mitherausgeber von «Des Knaben Wunderhorn», war ausserdem Gutsherr und Experte für Fachberichte über neue naturwissenschaftliche Messinstrumente und entwickelte eine meteorologische Konzeption von wissenschaftlicher Beobachtung. Persönliche Mitteilung von Brigitte Hilmer